bac hollandaisAquariophile de longue date, bien que spécialisé en aquariophilie récifale, le domaine des plantes pour aquariums continue à me fasciner. Ma passion pour les plantes remonte à plusieurs décennies, lorsque j'ai lié connaissance avec des amateurs passionnés allemands faisant partie du groupe de travail Aqua Planta, lui même intégré à la fédération aquariophile allemande.

Avant de détailler les différentes familles, genres et espèces de plantes, nous allons nous intéresser à un certain nombre de généralités concernant les plantes présentes dans nos aquariums. Ceci nous permettra de mieux comprendre par la suite les tenants et les aboutissants relatifs à la culture de plantes aquatiques en aquarium.

Si des progrès ont été enregistrés dans le comportement des aquariophiles envers la présence des plantes dans les aquariums, celles-ci n'ont pas encore la place qu'elles méritent. Le nombre de passionnés de plantes aquatiques est plutôt rare chez nous, sauf les amateurs de bacs de type Amano. J'en veux pour preuve qu'il existe nombre d'associations spécialisées pour les poissons que ce soit les cichlidés, les vivipares, les koïs, etc. mais aucune concernant les plantes aquatiques. En faisant le tour des revues, le même constat s'impose. La part réservée aux plantes aquatiques est minuscule. Ceci s'explique aussi par l'absence de spécialistes dans notre doux pays. Tout concourt donc à leur méconnaissance. Puisse cette série d'articles permettre de créer un lien entre les aquariophiles amateurs de plantes aquatiques afin qu'ils puissent échanger leurs connaissances.

L'assortiment de plantes proposées dans le commerce s'est nettement élargi ces dernières années par l'importation d'espèces nouvelles et l'apparition de nouveaux cultivars. Parallèlement l'offre technique et les accessoires favorisant la croissance des plantes se sont amplifiés. Pour un certain nombre d'aquariophiles, elles ne constituent pas seulement un moyen de décoration mais ils font l'effort de conserver et de multiplier des plantes plus rares ou qui sont menacées dans la nature à cause de la destruction de leur biotope. Nous aimerions que pour beaucoup d'aquariophiles la culture des plantes aquatiques et paludéennes serve à l'étude approfondie des interactions biologiques et écologiques, raison pour laquelle leur maintenance puisse être en même temps au service de la conservation des espèces et de la protection de l'environnement et de la nature. A tous les amateurs désirant cultiver correctement les plantes aquatiques nous recommandons l'ouvrage suivant : Plantes d'Aquarium – Christel Kasselmann aux éditions Ulmer. Ce livre a été écrit par une spécialiste incontestée des plantes aquatiques, il est le résultat de plus de 25 voyages effectués dans les différents biotopes.

La culture de plantes aquatiques nécessite la connaissance de la signification des facteurs écologiques nécessaires pour la croissance des espèces aquatiques et paludéennes dans leur emplacement naturel et dans l'aquarium. Pour cela il faut connaître et étudier les biotopes naturels des plantes , afin d'améliorer nos maigres connaissances concernant leurs exigences biologiques, leurs emplacements respectifs dans les communautés de vie naturelles afin de trouver les bases d'une culture optimale. Les données les plus complètes concernant les biotopes des plantes aquatiques sont consacrées aux emplacements naturels des Cryptocoryne et des Aponogeton, ce qui fait peu par rapport à tous les genres connue et répertoriés. Ces instantanés des descriptions d'habitat permettent un aperçu de l'écologie et de la sociologie de ces plantes. La composition chimique de l'eau est soumise à quelques variations dans les biotopes naturels, cependant la composition de base est dans l'ensemble étonnamment constante. Dans les futures présentations d'espèces de plantes nous essaieront dans toute la mesure du possible de tenir compte de leur emplacement dans la nature. Ceci nous donnera de précieuses indications concernant leurs besoins dans l'aquarium, donc les conditions que nous devons recréer pour la réussite de leur culture en aquarium.

Pour réussir la culture des plantes d'aquarium il importe de les choisir en fonction du type d'aquarium que l'on désire créer. Ceci suppose donc de connaître les besoins et les caractéristiques des espèces individuelles. La plupart des plantes cultivées en aquarium sont des plantes paludéennes, provenant en général de cultures émergées pratiquées par les établissements horticoles. Souvent décriée par les aquariophiles, la culture émergée présente un certain nombre d'avantages : d'une part les plantes paludéennes croissent plus rapidement au dessus de l'eau et sont moins délicates lors du transport et après le transfert dans un autre milieu, d'autre part cela signifie des frais de fonctionnement (chauffage, éclairage) plus faibles pour l'établissement horticole, ce dont l'aquariophile profite. Mais comme les plantes émergées doivent d'abord s'adapter au mode de vie immergé, il est raisonnable pour une première plantation d'un grand aquarium d'utiliser des plantes provenant de culture immergée à croissance rapide. Souvent les plantes sont proposées en bouquet et certaines jardineries les proposent avec une étiquette comportant leur nom ainsi que des conseils de culture. Ceci facilite le choix de l'acheteur.

Seules quelques rares plantes proposées dans le commerce sont véritablement aquatiques, vivant immergées en permanence dans leur biotope d'origine. La famille des Hydrocharitacés ne comporte que des plantes aquatiques. Les plantes les plus utilisées de cette famille sont celles du genre Vallisneria. Parmi l'offre en espèces véritablement aquatiques, il y aussi Egeria densa et Stratiotes aloides mais ce sont des plantes d'eau froide. Le genre Aponogeton ne nous offre que des plantes dont les plus courantes à croissance rapide sont : Aponogeton boivinianus, A. crispus et A. ulvaceus. Il faut aussi citer Crinum thaianum et C. natans. Parmi les plantes flottantes il y a Eichhornia crassipes, Pistia stratiotes et les espèces du genre Salvinia. Certaines véritables plantes aquatiques faciles à cultiver sont hélas rares dans le commerce : Ceratophyllum, Potamogeton gayi, P. wrightii, Zosterella dubia, Utricularia sp., Najas sp. et Nymphoides spp.

Certaines espèces sont faciles à reconnaître comme véritable espèces aquatiques par l'absence de racines comme c'est le cas pour Ceratophyllum et Utricularia. Une autre caractéristique est constituée par des feuilles aquatiques le plus souvent délicates et finement ramifiées. Enfin les limbes foliaires sont souvent transparents comme par exemples chez de nombreuses espèces d'Aponogeton. En ce qui concerne les plantes paludéennes il faut distinguer celles à croissance rapide et celles à croissance lente. La plus grande partie des plantes pour aquarium sont des plantes de marais (paludéennes) qui dans leur emplacement naturel croissent aussi bien de façon émergée (au-dessus de l'eau) qu'immergée (sous l'eau). Les feuilles émergées sont différentes de celles immergées. Comme les plantes proposées dans le commerce proviennent en grande partie de cultures émergées, il convient de connaître les deux formes de feuilles pour pouvoir effectuer un choix correct. Un signe distinctif rapide à reconnaître chez les plantes cultivées émergées est représenté par des feuilles et une tige rigide verticale. Chez les plantes cultivées sous l'eau les feuilles et les tiges sont le plus souvent molles. Un autre caractère des plantes cultivées sous l'eau est le manque de poils comme p. ex. chez Alternanthera reineckii, Bacopa caoliniana, Hygrophila difformis et Limnophila aquatica. Les représentants des genres Bacopa, Ceratopteris, Hygrophila, Limnophila, Ludwigia et Echinodorus s'adaptent facilement à la culture en immersion. D'autres plantes d'aquariums sans exigences sont représentées par Heteranthera zosterifolia, Lobelia cardinalis, Rotala rotundifolia, Shinnersia rivularis et quelques espèces de Cryptocoryne. Parmi les plantes de culture émergée nécessitant un temps d'adaptation plus long et qui perdent d'abord leurs feuilles émergées puis poursuivent leur croissance en développant de nouvelles feuilles, il faut citer les espèces des genres Ammania et Nesea. Parmi le groupe des plantes paludéennes à croissance lente, il y a les espèces du genre Anubias, lesquelles conviennent également pour les bacs de cichlidés à cause de la structure rigide de leurs feuilles. Leur adaptation à la culture submergée nécessite plus de temps à cause de leur croissance lente. Il en est de même pour les fougères à croissance lente comme Bolbitis heudelotii et Microsorum pteropus. C'est pourquoi lors de la première plantation d'un aquarium il faut commencer avec des plantes à croissance rapide, afin d'éviter également l'apparition d'algues, plus tard on peut les échanger contre des plantes à croissance lente. Il faut éviter les genres Lagenandra, Aglaonema et Spatiphyllum qui en général ne croissent pas sous l'eau.

Bien que le choix de plantes à bonne croissance soit vaste, le commerce propose toujours encore des plantes qui ne conviennent pas pour la culture immergée. La plupart de ces plantes sont proposées sous des noms fantaisistes et se remarquent par leur coloration qui attire les aquariophiles. Parmi les espèces ne convenant pas pour la culture immergée il faut relever les genres : Chamaedorea, Chlorophytum, Commelina, Cordyline, Cryptanthus, Dracaena, Fittonia, Hemigraphis, Selagenille et Syngonium.

Reste à définir le type de végétation que l'aquariophile désire dans son aquarium. Soit il procède à un mélange de différents genres de plantes et dans ce cas il devra tenir compte de leurs exigences biologiques afin que celles-ci soient compatibles. Soit il crée un bac typique consacré à un biotope particulier, cette hypothèse limitant le nombre différent de genres de plantes à mettre en œuvre. Il faut également veiller à la sélection des poissons en évitant les herbivores qui rendraient difficile toute culture de plantes aquatiques.

De nouvelles espèces font régulièrement leur apparition sans pour autant que toutes soient adaptées à la culture en aquarium. Un aquariophile débutant s'en tiendra aux espèces les plus courantes tandis que l'aquariophile chevronné pourra se consacrer à des espèces dont la culture est plus exigeante.

Après avoir fait le point sur les distinctions entre véritables plantes aquatiques et les autres plantes pour aquariums, nous allons aborder d'autres thèmes généralistes avant de nous plonger dans les familles, genres et espèces par le menu.
Une culture réussie des plantes nécessite le respect de quelques règles de base. Même si les conditions optimales pour leur croissance sont réunies, le succès n'est pas pour autant garanti. Ainsi certains substrats sont plus ou moins aptes à recevoir des plantes. De nombreuses questions se posent ne pouvant bien souvent recevoir que des réponses partielles en fonction de l'espèce végétale considérée.

Le substrat
La base pour une bonne croissance des plantes est constituée par le substrat. Il sert de support aux plantes en mettant à la disposition des plantes les substances nutritives nécessaires à leur croissance. Afin d'obtenir une croissance optimale des plantes, il faut bien sélectionner le substrat. Lors de l'installation du substrat approprié il faut veiller à sa qualité et à sa structure. Le sol doit avoir une structure meuble, de façon à ce que les racines puissent facilement le pénétrer, s'y ancrer et y chercher les substances nutritives. Dans les sols peu compacts l'eau riche en oxygène circule favorisant des racines et ainsi la croissance des plantes. Au fil du temps, le sol se colmate par stockage de mulm, ce qui empêche à terme la circulation de l'eau. L'apparition de zones pauvres en oxygène qui s'en suit va endommager les racines, si bien qu'elles peuvent dépérir.
Plusieurs formules de substrat sont possibles. La granulométrie du substrat ne doit être ni trop fine ni trop grossière. Les végétaux sont plus ou moins faciles à planter suivant la configuration et la structure du substrat. Le sable convient bien aux plantes à racines et aux boutures. Il est vrai que dans le passé presque tous les aquariophiles ont utilisé avec succès du sable de Loire, il est vari que les connaissances et le choix étaient limités à l'époque. Un substrat optimal, si tant est qu'il soit optimal, peut être constitué par un mélange d'un tiers de sable de rivière lavé (granulométrie de 1 à 2 mm) et de deux tiers de gravier (granulométrie de 2 à 3 mm). Si le mélange choisi est trop fin, par addition de sable de quartz blanc par exemple, le sol se colmate très vite et la croissance des pantes s'en trouve perturbée. On obtient le même effet négatif en utilisant un substrat trop grossier. A partir d'une granulométrie de 5 mm les interstices entre les cailloux deviennent trop importants et sont rapidement colmatés par le mulm en formation permanente, même avec une très bonne filtration. Les plantes se maintiennent mieux dans le gravier que dans la pouzzolane où elles risquent de remonter vers la surface dans les premiers temps de la plantation. Même dans ces conditions, les mousses protectrices ainsi que les divers lests en plomb (bandes ou pinces) ne doivent pas être conservés en aquarium, surtout si l'on recherche un milieu acide. Il est toujours possible de lester des plantes, notamment de grande taille, à l'aide d'un petit galet placé sur une feuille. De plus en plus, les plantes sont présentées dans des corbeilles en plastique contenant de la laine de roche. Il faudra retirer les deux au moment de la transplantation.
Une autre possibilité est constituée par un substrat contenant de l'argile et du sable dans une proportion allant de 20 à 50 %, comme dans la nature. Ce type de sol permet une bonne aération soutenue par les organismes qui y vivent, d'où l'importance de certains escargots comme les Mélanoïdes. Dans les zones tropicales, les sols contenant de la latérite sont caractéristiques. Ils sont pauvres en substances nutritives mais riches en fer et/ou aluminium. Cependant ces sols contiennent assez de substances nutritives pour la croissance des plantes parce que les substances nutritives libérées lors de la minéralisation des matières végétales mortes peuvent être immédiatement reprises par les plantes. Les biotopes naturels de nos plantes pour aquariums sont pourvus d'un substrat très argileux de type acide. L'addition de tourbe au substrat comme elle a été pratiquée dans le passé est à déconseiller, car au bout de quelques semaines des zones anaérobies (dépourvues d'oxygène) vont se former dues au processus de pourrissement de la tourbe. Il faut aussi éviter les substrats à base de terre végétale qui se décomposent très rapidement.
Outre la structure, la composition chimique du sol a également une grande importance. En utilisant un substrat contenant du calcaire, il en résulte un pH et une dureté trop élevés, ce qui n'est pas souhaitable. Fondamentalement, il faut toujours choisir un substrat aux grains arrondis afin d'éviter aux poissons (Siluridés, Cobitidés) recherchant leur nourriture sur le sol de se blesser. Pour une bonne formation racinaire, une épaisseur de substrat comprise de 5 cm (10 cm maximum en cas de grandes plantes) est conseillée. Afin de conserver l'emplacement des différentes couches, il est souhaitable d'installer des terrasses à l'aide de racines et de pierres. Dernier détail : présence ou pas d'un câble chauffant ? A priori si l'on se réfère à la nature un câble chauffant est absolument inutile dans un aquarium. Dans la nature le sol se réchauffe par le haut au contact de l'eau qui se trouve au-dessus. Ce type de chauffage se justifie en cas d'une épaisseur de sol élevée, à partir de 6 cm, afin de créer un mouvement d'eau à travers le substrat par convection thermique et éviter l'anaérobie. Lors des changements d'eau il est également possible d'aérer le sol en le remuant très délicatement (ne pas le « bêcher » !). Enfin, on peut améliorer le pouvoir nutritif du substrat en insérant au pied des plantes des billes d'argile éventuellement enrichies lors de leur préparation avec quelques gouttes d'un engrais liquide universel pour plantes en pots. Il faut savoir que les engrais liquides proposés par les industriels ne font qu'augmenter la quantité de substances nutritives présentes dans l'eau et non pas dans le substrat d'où nos plantes tirent leurs éléments nutritifs.

Parmi les sujets de discussion intarissables, il y a l'apparition assez récente des substrats colorés. Depuis quelque temps les magasins spécialisés proposent des mélanges de gravier colorés aux couleurs de l'arc-en-ciel. Cette mode permet de douter de l'intérêt porté par l'utilisateur au bien-être de ses animaux. Outre l'aspect absolument non naturel, ce substrat chatoyant influence le comportement des espèces de poissons vivants sur le sol ou à proximité. Le phénotype extérieur de ces poissons est souvent adapté à leur environnement. L'adaptation sert au camouflage, qui offre par exemple une protection envers les prédateurs. Si on désire observer les poissons avec un comportement naturel dans l'aquarium, un substrat de couleur sable à brun sombre constitue le meilleur choix. En fait, c'est celui que l'on trouve dans la nature. Lors de l'utilisation d'un mélange de gravier coloré le meilleur camouflage est immédiatement supprimé, ce qui peut conduire à une mode de vie craintif et retiré des poissons.

Plantes et poissons
Les plantes aquatiques ne représentent pas de danger pour les poissons, ce serait plutôt le contraire. C'est plutôt leur cohabitation qui peut poser problème. Certains poissons les considèrent comme de la nourriture. Mais, pour leur croissance les plantes ont besoin du gaz carbonique qui leur est fourni par les poissons. D'autres espèces de poissons débarrassent les plantes des algues qui se développent sur leurs feuilles. Il s'agit d'un équilibre subtil. Certains poissons au régime végétarien négligent les plantes aux feuilles trop dures ou ayant mauvais goût. C'est le cas de la fougère de Java, Microsorum pteropus, ainsi que des espèces du genre Crinum. La fougère africaine, Bolbitis heudelotii est aussi négligée. Il s'agit donc d'associer avec intelligence les plantes et les poissons.
Les plantes aquatiques les plus menacées par les poissons se trouvent parmi celles qui possèdent un feuillage finement divisé comme les Cabomba, les Myriophyllum et les Limnophila. Les poissons, mêmes non végétariens, résistent difficilement à la tentation que représentent les jeunes pousses de ces genres. Tandis que les végétariens stricts les apprécient beaucoup. De nombreuses espèces consomment ces plantes comme les Anostomidés et les cichlidés herbivores.
Certaines plantes sont utilisées par les éleveurs comme support de ponte. Les amateurs de combattants et de macropodes se servent de plantes flottantes comme les fougères. Elles servent d'ancrage stable pour leurs nids tout en offrant protection et nourriture aux alevins. De nombreuses autres familles se servent des plantes comme support de ponte : Characidés, Cyprinidés, Cyprinodontidés ou Mélanotaeniidés. Il est aussi possible de se servir des diverses sortes de mousses : Glossadelphus zollingeri, Fontinalis antepyretica ou Vesicukaria dubyana.
Pour les poissons pondeurs de pleine eau on préférera les plantes hautes à feuillage fin. Les plantes des genres Anubias, Echinodorus et Cryptocoryne, aux feuilles larges, conviennent aux poissons qui y déposent leurs œufs par pression abdominale. Ces feuilles ovales, lancéolées, spatulées sur une tige plus ou moins rigide opposent un appui ferme lors de la ponte. Ces plantes sont le meilleur des supports de ponte pour certaines espèces de la famille des cichlidés qui quelquefois n'y fixent que leurs larves. Les Callichthyidés (Corydoras), quelques Loricariidés et Cyprinidés (Barbus et Rasbora) ont la particularité de pondre à la face inférieure des feuilles. Tout un groupe de poissons, parmi les Cyprinodontidés, déposent leurs œufs dans la tourbe. Certains Aphyosemion, les Nothobranchius africains et les Cynolebias s'enfouissent dans une couche de sphaignes pour y déposer leurs œufs. Les sphaignes poussent dans les marais acides, en couches successives et leur accumulation est à l'origine de la tourbe. Cette tourbe trouve toute sorte d'utilisation en aquariophilie. Celle utilisée pour l'horticulture convient parfaitement, à conditions d'être dépourvue d'additifs de conservation ou de produits azotés.
L'aquariophile doit avoir le souci de se renseigner sur les mœurs des poissons avant chaque achat. Il doit choisir ses sources dans des ouvrages spécialisés, sinon il s'exposera à des déconvenues. Lorsque des poissons comme les Leporinus, les Anostomus ou les Abramites tondent un bac bien planté en moins d'une journée, il y a de quoi perdre le moral et de tout laisser tomber. Nous ne le répèterons pas assez : il faut se renseigner sur les mœurs des futurs pensionnaires. Quelques espèces peuvent être recommandées comme les petits Ancistrus, Otocinclus ou Garra. Ils apprécient particulièrement les algues présentes sur les feuilles de nos plantes. Le cas de Gyrinocheilus aymonieri est particulier car, si autant il rend service lorsqu'il est petit, il peut s'avérer insupportable vis à vis des autres poissons en grandissant. Il est cependant illusoire de croire que ces poissons «effectivement » : ils se nourrissent avant tout ! En aucun cas ils ne remplacent les changements d'eau et autres mesures d'entretien comme le nettoyage des vitres.

Les algues
S'il est un thème très débattu en aquariophilie, c'est bien celui des algues. La prolifération des algues indésirables est l'une des raisons les plus fréquentes qui poussent le débutant à abandonner prématurément ce loisir passionnant qu'est l'aquariophilie. Ce désagrément peut être évité dès le départ. De manière générale on peut dire que les algues sont elles aussi des végétaux et qu'elles ont donc les mêmes besoins en matière de substances nutritives et de conditions de vie que les autres plantes de l'aquarium. Nous ajouterons que quelques algues ici ou là ne sont pas une catastrophe, elles font partie du biotope de l'aquarium.
Il n'existe pas d'aquarium sans algues  !
Il faut simplement maîtriser leur croissance. En se reproduisant plus vite que les plantes, elles se déposent non seulement sur les vitres mais elles envahissent et recouvrent parfois même les plantes aquatiques, qui incapables de développer la photosynthèse, finissent par mourir. Un aquarium est un système biologique aux multiples interactions indissociables. La modification d'un seul facteur en influence beaucoup d'autres dont les changements rétroagissent à leur tour sur le premier. Des réactions en chaîne automatiques se produisent en permanence.

La biologie des algues
La plupart des organismes que nous désignons comme des algues sont en fait des plantes. Ceci signifie qu'elles ont les mêmes besoins en matière de substances nutritives et de conditions de vie que les plantes que nous sélectionnons de façon ciblée pour nos aquariums ou bassins de jardin. Elles possèdent un métabolisme leur permettant de transformer les glucides (= sucres) en eau et en hydrates de carbone. Afin de couvrir leurs besoins énergétiques elles sont capables à l'aide de la lumière de synthétiser elles-mêmes les glucides à partir de l'eau et du dioxyde de carbone (gaz carbonique). Leur processus de la photosynthèse ne se différencie pas de celui des plantes supérieures. Toutefois les algues sont plus petites, c'est à dire qu'un plus grand pourcentage de leur masse est directement exposé à la lumière et peut participer activement à la photosynthèse. C'est pourquoi leur débit métabolique par gramme de masse végétale est plus important. C'est la raison pour laquelle il faut beaucoup de plantes afin de leur faire concurrence en termes de lumière et de substances nutritives. Les algues peuvent apparaître sous diverses formes. Il existe les espèces unicellulaires, les espèces colonisatrices et les pluricellulaires. Les espèces d'algues vertes unicellulaires vivent p. ex. comme plancton de pleine eau, colonisent les sols humides et croissent même sur la neige. Dans la mer elles vivent partiellement dans le corps d'autres animaux et leurs fournissent les substances nutritives (certaines méduses, moules et escargots). Les espèces formant des colonies sont unicellulaires, qui adhèrent entre elles, mais possèdent des métabolismes séparés. Les algues dorées du genre Dinobryon en font partie. La forme de transition entre les unicellulaires formatrices de colonies et les pluricellulaires représentent des individus coloniaux.
L'algue verte Volvox se compose de milliers de cellules, qui sont reliées par des ponts de plasma. Certains endroits de ce complexe en forme de sphères sont spécialisés dans la reproduction, d'autres ne sont que des éléments de la structure. Bryopsis possède une structure en forme de plume. Les filaments individuels se composent d'une cellule à plusieurs noyaux. Celle-ci se développe, en ce que lors de la division cellulaire il n'y a pas formation de parois intermédiaires. Les algues pluricellulaires, qui forment des tissus différenciés sont désignés comme « tang » (= algue marine). La salade de mer (Ulva sp.) est une algue marine. Elle adhère avec des cellules racinaires spécialisées sur le fond. La plupart des algues brunes et quelques algues rouges (p. ex. Palmaria sp.) sont également représentées par les algues marines.
Nous allons passer en revue les différentes familles d'algues.

Les algues bleues (Cyanobactéries)
En fait il s'agit de bactéries. Elles ont été les premiers organismes unicellulaires, qui ont commencé la photosynthèse entre 2,5 et 3,4 millions d'années. Leurs parois cellulaires sont épaisses et gélatineuses, raison pour laquelle elles forment des couches poisseuses. Il existe des espèces unicellulaires formant des colonies et des espèces pluricellulaires (formation de chaînes). Elles ne possèdent pas de noyau, dans lequel l'ADN est concentré comme chez les formes de vie supérieures. Leur patrimoine génétique est disposé librement dans une partie à l'intérieur de la cellule, qui est désigné comme plasma central. Cette zone à l'intérieur de la cellule est incolore. Autour se trouve le chromatoplasme, qui contient des colorants importants pour la photosynthèse. La couleur des algues bleues est très variée. Souvent elles sont de couleur bleu-vert, bleu, bleu-noir ou jaune-brun. Les algues bleues se multiplient exclusivement de façon asexuée par division. Elles ne développent pas de formes ciliées.
Les dépôts d'algues bleues à noires peuvent prendre la lumière aux plantes, de façon à ce que celles-ci dépérissent. Les causes d'une apparition renforcée sont liées à un excès de fertilisation (phosphate), une mauvaise aération du sol et un manque d'oxygène. Certaines espèces sont capables de fixer l'azote présent dans l'air. Ces espèces vivent par exemple en symbiose avec les algues fougères (Anabaena azollae chez Azolla sp.). Les algues bleues stockent des substances amères constituant des sources de nourriture impopulaires. De faibles quantités sont consommées par l'escargot Planorbella duryi var. ,,Red'', mais qui cependant consomme aussi des plantes. La seule lutte efficace est l'arrêt de la cause : le retrait de matériau pourrissant, le nettoyage du filtre, éventuellement une aération complémentaire, la diminution de la distribution de nourriture. Il existe des rapports selon lesquels les algues bleues ont disparu de l'aquarium par addition de sulfate de potassium ou de chlorure de potassium. Certainement que, dans ces cas, l'addition de potassium a eu un effet positif sur la croissance des plantes aquatiques et ainsi celles-ci sont devenues plus concurrentielles. D'autres auteurs ont signalé ne pas avoir eu de résultat avec cette méthode. Un autre conseille d'assombrir complètement l'aquarium durant cinq à six jours. Les algues se désagrègent alors. Par la suite on distribue un peu moins de lumière sur le bac qu'habituellement et la durée de l'éclairage est quelque peu réduite. Peu à peu, la puissance lumineuse et la durée d'éclairage ont été réadaptées aux mesures d'origine. De cette façon, on a pu éviter que des plantes délicates (Cryptocoryne) puissent être endommagées suite aux changements de luminosité. Certaines algues bleues croissent sur les plantes, les pierres et sur le sol.

Algues brunes (Phaeophyta)
Les algues brunes ne se rencontrent pratiquement que dans la mer où elles préfèrent les eaux froides. Il existe environ 1 500 espèces. Il n'est pratiquement pas possible de conserver les algues brunes dans l'aquarium. Les algues brunâtres dans l'aquarium sont le plus souvent les diatomées.

Algues dorées (Chrysophyta)
Elles font partie du plancton d'eau douce et comptent environ 850 espèces. La plupart des espèces forment des colonies. Dans l'aquarium elles peuvent apparaître sous forme d'algues en suspension.

Algues vertes (Chlorophyta)
Plus de 7 000 espèces ont été décrites, dont 90% vivent en eau douce. Il n'existe que peu d'espèces marines. Beaucoup sont unicellulaires et font partie du plancton (Chlamydomonas et Chlorella). Dans les bacs récemment installés les algues en suspension des genres Acinastrum, Ankistrodesmus, Oöcystis, Pandorina, Pediastrum, Scenedesmus et Volvox peuvent colorer l'eau en vert. Sphaerella colore l'eau en brun. Elle est souvent introduite avec l'eau de pluie, lorsqu'on récolte celle-ci. Des durées d'éclairage réduites font rapidement disparaître ces algues.

Les algues filamenteuses font partie des algues vertes pluricellulaires. Des espèces des genres suivants en font partie : genres Mougeotia, Spirogyra, Zynema, Pithophora et Sphaeroplea, ainsi que les espèces Cladophora, Aegagropila et Spirogyra. Dans l'aquarium il y a toujours quelques algues filamenteuses, même en présence de conditions équilibrées, mais pas en grande quantité. Malheureusement en cas de multiplication massive elles s'enroulent autour des plantes et leur prennent la lumière. Les espèces finement pennées (p. ex. Cabomba aquatica, Limnophila indica) peuvent rapidement dépérir. Il est possible de retirer les algues filamenteuses avec la main, mais sans autres mesures complémentaires, elles repoussent rapidement. Des changements d'eau réguliers et une bonne filtration participent à leur diminution. Elles ne sont pas nocives, mais prennent la lumière aux autres plantes. Elles produisent de l'oxygène et servent de nourriture à quelques animaux. Particulièrement les crevettes et les crustacés aiment consommer les algues filamenteuses. Une lutte efficace contre les algues ne fonctionne que si on n'offre pas aux crevettes et aux crustacés de nourriture facilement accessible et riche en énergie comme des paillettes et des granulés. Dans le cas contraire, les crevettes fertilisent l'eau avec leurs excréments et ont moins d'appétit pour les algues.

La fameuse balle de mousse, Aegagropila sauteri fait également partie des algues filamenteuses. Elle ne fait toutefois pas partie du genre Cladophora. Tandis que chez Cladophora des filaments individuels isolés, fortement ramifiés sont présents, les filaments sont variables chez Aegagropila. Il existe, en outre, de nettes différences dans la composition des parois cellulaires, qui contiennent aussi de la chitine chez Aegagropila, ainsi que dans les chloroplastes, qui se différencient par la composition de leur carotène. Hydrodictyon reticulatum est beaucoup plus filigrane. Cette algue fait partie des Hydrodictyaceae. Elle se rencontre dans les lacs, les étangs et les rivières. Elle forme des colonies, contenant des milliers de cellules, disposées en filet formant des sacs. A chaque « nœud » de ce filet se connectent en règle générale trois cellules en forme de tuyau d'un centimètre de longueur. De cette manière se forment des mailles avec 4, 6 ou 8 coins. Chaque cellule possède de nombreux noyaux. Lors de la reproduction il se forme à l'intérieur des cellules plus de 20 000 zoospores ciliés, qui sont disposés sous forme d'un filet dans la cellule mère. Lors de la rupture de la paroi de la cellule mère, le petit filet est libéré et croît rapidement. « L'algue filet » dérive dans l'eau et peut atteindre une taille de 20 cm de longueur. Elle est présente aussi bien dans une eau propre que polluée.
Il doit être possible de combattre les algues avec de l'aspirine. Les algues pinceaux et les algues filamenteuses doivent dépérir en ajoutant une tablette d'aspirine à 1 000 litres d'eau (Eggers, 1989).

Algues siliceuses (Diatomophyceae = Diatomées)
Il existe environ 10 000 espèces. Elles sont de couleur jaune ou brune. Leurs plus proches parents sont entre autres les algues brunes. Du silicate est stocké dans leurs parois cellulaires, d'où leur poids relativement élevé et leur forme extérieure solide. Les algues siliceuses forment une classe distincte dans le règne végétal, les Diotomophyta (selon Rothmalar - 2000).
Les algues siliceuses font partie du plancton. Elles comportent de la chlorophylle et sont dans la mer les principaux organismes pratiquant la photosynthèse. Dans l'aquarium elles forment le plus souvent de minces dépôts bruns. Elles apparaissent en cas de manque de lumière. Un manque d'oxygène et un excès de fertilisation (azote et phosphate) les favorisent. Un changement de tube fluorescent peut aider, lorsque la cause n'est pas due à une plante flottante ayant envahi la surface de l'eau. Le développement de la croissance des plantes réduit la quantité de substances nutritives présente dans l'eau et augmentent par assimilation la quantité d'oxygène. Les algues siliceuses sont alors repoussées.
Les escargots, qui broutent le substrat, absorbent donc les algues siliceuses. On ne sait pas exactement si cela endommage les algues. Seules les Neritidae cassent les algues avant de les avaler. On ne sait pas si d'autres espèces sont capables de digérer les algues.
Algues pinceaux, algues barbues ou algues rouges (Rhodophyta)
Il existe environ 4 000 espèces. Elles sont de couleur rouge à noire, le plus souvent adaptées au climat tropical. Certaines espèces colonisent l'eau douce ou les zones terrestres humides. Elles sont essentiellement présentes dans la mer. De nombreuses espèces sont adaptées aux grandes profondeurs (jusqu'à 260 m). La couleur rouge provient, entre autres, du carotène. Dans l'aquarium, les algues rouges poussent sous forme de fils ou de touffes sur les pierres, le bois et les plantes. En présence d'une eau alcaline (pH > 7.0) elles indiquent un manque de dioxyde de carbone. Elles prolifèrent particulièrement dans les eaux dures mal filtrées. Ces algues ne peuvent pas être retirées des feuilles des plantes, en cas d'attaque sérieuse les plantes meurent.
L'algue rouge d'eau douce Thorea ramosissima BORY est présente dans les eaux des rivières européennes. Elle appartient à la famille des Thoreaceae. D'aspect visqueux elle croît sur le substrat solide atteignant 10 à 15 cm de hauteur ou de longueur. Elle se plait dans une eau dure, alcaline.

La lutte contre les algues
Il n'existe pas d'aquarium sans algues ! Les algues vertes sont certes un indicateur d'une bonne qualité de l'eau, cependant personne ne désire les voir dans son aquarium. Il faut simplement veiller à ce qu'elles ne deviennent pas trop nombreuses. Elles constituent un danger permanent aussi bien pour les aquariophiles débutants que pour les chevronnés. Facile à dire, mais plus difficile à réaliser !

Afin de mieux comprendre le processus, il faut savoir qu'il s'agit d'une lutte entre les plantes d'aquarium et les algues pour la consommation des substances nutritives. Plus les plantes d'aquarium se développent et consomment des substances nutritives et davantage les algues auront du mal à proliférer. Une végétation saine et abondante constitue la meilleure garantie contre les algues indésirables. Il faut éviter de perturber la croissance des plantes en intervenant en permanence par exemple dans l'aquarium ou en modifiant l'éclairage. En effet, les algues faisant partie des organismes inférieurs ont une faculté d'adaptation plus rapide aux situations nouvelles. Elles se multiplieront rapidement en utilisant les substances nutritives que les plantes ne sont plus en mesure d'assimiler à cause des modifications intervenues dans leur écosystème. Les substances nutritives préférées sont bien sûr les nitrates et les phosphates. Les premières semaines d'installation d'un aquarium sont cruciales. C'est à ce moment que les algues sont susceptibles d'envahir l'aquarium. Les plantes nouvellement installées doivent s'habituer à leur nouveau biotope. Durant cette période elles consomment peu de substances nutritives. Il faut absolument éviter d'ajouter des fertilisants (engrais) durant les premières semaines suivant la plantation. Les algues qui commencent à se former doivent aussitôt être éliminées. Un élément important pouvant être à l'origine de la formation d'algues est représenté par l'éclairage. Celui-ci doit se rapprocher au maximum du spectre de la lumière naturelle soit du soleil. Par contre il faut absolument éviter que l'aquarium soit exposé au rayonnement direct du soleil, ce qui constituerait une source de formation d'algues. En effet dans la nature le soleil pénètre par la surface de l'eau et est décomposé par la couche d'eau. Il en est autrement dans l'aquarium où le soleil pénètre le plus souvent par la face avant ou latérale favorisant la croissance des algues vertes. Sous les tropiques la durée d'éclairage est de 12 heures. La durée recommandée est comprise entre 10 heures et 12 heures au maximum. Afin d'assurer un cycle régulier on utilisera une minuterie. Afin de profiter de vos poissons le soir vous pouvez très bien programmer la durée avec une mise en route à 11 heures et une extinction à 22 heures par exemple.

Il existe plusieurs méthodes pour éliminer les algues. Il y a les méthodes biologiques et les méthodes chimiques. Il faut préférer les premières. Concernant les traitements chimiques, il s'agit en général de traitements puissants pouvant retarder la croissance des plantes aquatiques voire les endommager. Ces produits combattent au mieux les symptômes de l'attaque par les algues mais en aucun cas les causes.
Le changement d'eau partiel à intervalles réguliers constitue pour beaucoup d'aquariophiles une corvée mais fait partie de l'entretien régulier. Une bonne base consiste à renouveler 30% de l'eau contenue dans l'aquarium tous les 15 jours. Il convient de tester la qualité de l'eau douce utilisée. N'oubliez pas de nettoyer régulièrement le filtre. Un filtre encombré perd son efficacité, il peut devenir source de nitrates. Un brassage correct du bac permettra également d'éviter la croissance des algues. Beaucoup de bac d'eau douce présentent un déficit en termes de mouvement de l'eau. Il faut aussi veiller à une alimentation parcimonieuse : il ne faut pas qu'il y ait de restes au sol lors d'une distribution de nourriture. Il vaut mieux nourrir plusieurs fois en petites quantités, qu'une fois massivement. Ces conseils peuvent paraître évidents et pourtant .... Plus de poissons sont morts d'excès de nourriture que de faim ! Il faut aussi éviter de surpeupler l'aquarium : la règle de base en matière de peuplement est de 1 cm de poisson par litre d'eau, mais ceci s'applique aux poissons de taille adulte. Comme la plupart des poissons sont vendus à la taille juvénile, il faut se renseigner en ce qui concerne leur future taille adulte pour éviter la surpopulation.
Les poissons mangeurs d'algues font partie de l'équipement de base. Ils doivent être présents dès le début constituant de précieux associés dans la lutte contre les algues. Parmi ceux-ci il y a les petits Loricariidés (Otocinclus spp.) mais aussi les Cyprinodontidés vivipares. Ces derniers sont connus de tous les aquariophiles : mollys, guppys ou platys. Les jeunes Crossocheilus siamensis sont des consommateurs d'algues réputés mais en vieillissant ils deviennent légèrement agressifs et apprécient moins le régime végétal. Parmi les mythes il y a le fameux «laveur de vitres » ou Gyrinocheilus aymonieri. S'il consomme des algues c'est surtout au stade juvénile mais, grandissant rapidement, il finit par les délaisser. De plus, il a alors tendance à devenir agressif se collant même aux flancs des autres poissons, les blessant plus ou moins.
Depuis quelques années les crevettes ont rejoint certaines espèces de poissons comme régulateurs des algues. C'est par les aquariums japonais « d'Amano » que les crevettes ont fait leur apparition dans la lutte contre les algues. Il s'agit de l'espèce Caridina japonica (multidentata). Depuis d'autres espèces moins connues les ont rejointes. Elles sont mêmes sensées consommer les diverses algues rouges refusées par les réputés prédateurs d'algues. Ces crevettes sont sociables et peuvent être maintenues en troupes. Elles sont à envisager comme outil préventif de la lutte et non pour l'extermination d'attaques massives résultant d'un entretien négligé.
Enfin il y a les escargots. Planorbis corneus de couleur rouge convient parfaitement pour les aquariums plantés. Il serait même capable de consommer les algues bleues. Il faut aussi citer Physa marmorata et les espèces récentes du genre Neritina. Il faut les maintenir en population limitée. Il semble que les adultes en population trop dense puissent endommager les plantes.
Il ne faut cependant pas attendre de miracles de la part de ces animaux mais uniquement un soutien pour conserver l'aspect naturel d'un aquarium planté. Pour clore ce chapitre on peut résumer en disant que l'équilibre végétal d'un bac se décide dès sa mise en route par la mise en place de plantes à croissances rapides qui utilisent les substances nutritives en lieu et place des algues ▪



Jean-Jacques Eckert
Fédération Française d'Aquariophilie

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