MaineCoonTeteLe Maine Coon est aujourd'hui le premier chat de race en France au regard du nombre des pedigrees, plus de 13000 en 2018, soit plus de 32,26% du nombre total des pedigrees félins délivrés par le LOOF, le Livre Officiel des Origines Félines qui est seul habilité par le ministère de l'agriculture à délivrer les pedigrees des chats de race en France.

MaineCoon1Le chiffre de progression de la race augmente significativement d'année en année sans même parler du nombre non moins important de ceux qui en s'en cachant à peine proposent sur les réseaux sociaux des chats à moindre coût sans pedigree.

La deuxième race féline en nombre de pedigrees est le chat Sacré de Birmanie. Mais elle arrive loin derrière le Maine Coon avec 5000 pedigrees soit 11,59% des pedigrees délivrés.
Quant à l'ancien roi des chats de race, le persan. Il est maintenant détrôné depuis 8 ans. La bascule s'est faite en 2011 avec 4840 pédigrees délivrés pour le Maine coon et 4222 pour le Persan. Le Sacré de Birmanie était alors en troisième position. Il est à son tour passé devant le Persan en 2012. Enfin en 2016, c'est le Bengal qui a pris la troisième place. Après les deux premières races séparées par l'écart signifcatif que nous avons vu, le comparatif des pourcentages de pedigrees en 2018 donne en troisième position le Bengal avec 7,74%, en quatrième position le persan avec 6,43 %., en cinquième position, le Ragdoll qui est aussi un chat qui monte dans les statistiques avec 5,85% (il faut rappeler qu'en 2003 on ne notait que 76 naissances alors qu'on en est aujourd'hui à 2505). En sixième et septième positions, on trouve deux grands classiques à poil court, le British Shorthair avec 5,58% et le Chartreux avec 5,21%. Viennent enfin les deux chats à poil mi-long que l'on peut considérer visuellement comme des cousins du Maine Coon, le Norvégien avec 4,10% et le Sibérien (également une race qui monte de 32 en 2003 ils sont en 2018 à 1398) avec 3,27%. On a là les neuf premières races félines en France sur un total de 74 races félines pour lesquelles le LOOF délivre les pedigrees des chats de race.

MainCoon2Le Maine Coon en France depuis quand ?

Le Maine coon est un chat importé. La race est originaire des Etats-Unis. Mais le premier Maine Coon qui pose une patte en France en 1981 venait d'Allemagne.
C'était un Maine Coon Noir et blanc qui s'appelait Charly. Il venait de la chatterie allemande Silvercoon. Il devint le reproducteur de la chatterie Landrycoon, la première à faire naître des chats Maine Coon en France. Ce sont les grands parents de Charly qui venaient des Etats Unis. Il faut dire, que dix ans avant la France, les premiers Maine Coon étaient arrivés en Allemagne notamment du fait qu'y étaient encore stationnés des militaires américains parmi lesquels figura pendant deux ans et demi le lieutenant colonel des services sanitaires Mary (Coonie) Condit. Elevant des Maines Coon aux USA sous l'affixe Heidi Ho, elle avait amené ses chats avec elle dans son cantonnement de Stuttgart. On retrouve ce célèbre affixe dans nombre de pedigrees anciens d'autant plus que Connie avait réussi un peu par hasard comme elle l'a dit elle-même à fixer dans les années 1970 un type de chats qui se ressemblaient beaucoup avec un look sauvage très apprécié dans les expositions félines des USA que l'on appela les clones. Des descendants de ces chats figurent dans la plupart des premiers pedigrees de Maine Coons importés en Europe.

Cependant l'élevage français resta longtemps confidentiel, limité à quelques chatteries avant que quelque passionnés français ne fassent dans les années 1990 le voyage aux USA pour importer directement leurs reproducteurs des chatteries américaines en vue. Certains éleveurs des USA qui étaient également des juges félins comme Barbara Ray de la fameuse chatterie Willowplace venaient également fréquemment dans les expositions félines européennes et amènaient avec eux les chats qui leur avaient été commandés ou des sujets qu'ils désiraient céder à des éleveurs européens notamment au Danemark et en Allemagne.

MaineCoon3C'est ainsi que la race des Maine Coon se répandit d'abord très lentement en Europe de l'Ouest pendant une vingtaine d'années ainsi que d'abord en nombre encore plus réduit en Europe de l'Est notamment en Pologne, en Hongrie et en Tchéquie. Les autres terres d'implantation furent également le Japon, l'Australie et l'Afrique du Sud avec la présence de quelques rares chatteries.

L'explosion de la race non seulement en France mais partout au niveau mondial durant les dix dernières années est sans aucun doute à mettre en relation le développement des réseaux internet. Ils favorisent la communication quelle que soit la distance et surtout permettent la diffusion sans limite de fichiers photos. Chaque chatterie peut mettre en scène ses sujets avec des photos prises sous le bon angle, sans parler de clichés habilement retouchés. On ne saurait donc que conseiller aux futurs acheteurs de ce chat devenu un peu trop à la mode d'aller sur place - et cela quelle que soit la distance - dans les chatteries qui les intéresse pour voir à quoi ressemble réellement le sujet qu'ils souhaitent acquérir ainsi que ses ascendants, parents et grands parents s'ils sont présents, sans oublier de bien étudier les pedigrees et de se renseigner sur la longévité des lignées concernées. Il ne faut surtout pas faire comme cet acheteur qui se vantait sur internet d'avoir fait le voyage jusqu'en Sibérie mais qui avait attendu deux jours à l'aéroport que l'éleveuse lui amène son chat sans avoir le réflexe élémentaire de se rendre dans la chatterie d'où il venait.

MaineCoon4Le Maine Coon quelle origine ?

On présente souvent le Maine Coon comme une race naturelle de chats de Etats Unis. Cette affirmation ne manque pas de poser problème car les seuls félins présents en Amérique de Nord ne sont autres que le lynx boréal, le lynx roux et le couguar ou puma concolor dit aussi lion des montagnes.

L'origine des chats présents aux USA comme au Canada ne peut donc être qu'européenne. Les chats sont sans aucun doute arrivés par voie maritime, qu'il s'agisse d'une hypothèse concernant les incursions anciennes des Vikings ou de celle plus tardive et plus probable des colonisateurs européens. Il y avait des chats sur tous les bateaux pour tenter de limiter les dégâts des rongeurs. On a remarqué que les chats présents en Amérique de Nord qu'ils soient à poil long ou à poil court étaient souvent polydactyles. Cela plaiderait pour une importation de régions insulaires, Iles britanniques et Irlande où cette particularité génétique est plus répandue qu'en Europe continentale d'autant plus qu'une superstition des marins les auraient conduits à embarquer de préférence des chats présentant cette particularité.

MaineCoon5C'est au milieu du XIXe siècle que l'on entend parler pour la première fois non des Maine Coons mais des Shags, de gros chats de ferme à poil mi-long que leurs propriétaires se plaisent à présenter dans des expositions locales de la région du Maine au Nord-Est des Etats-Unis. De cette région vient la première partie de leur nom, la seconde partie évoquant le racoon autrement dit le raton-laveur également présent sur place et qui partage avec les shags du Maine une longue queue largement empanachée et annelée. Aucune hybridation n'est évidemment possible entre les deux espèces. Le shag qui va devenir le Maine Coon se fait très vite remarquer dans les premières expositions félines qui s'organisent aux USA à la fin du XIXè siècle.

Il s'agit souvent pour les mâles de chats puissants longs et bien plantés de 6 à 9 kilos avec une collerette abondante entourant une tête forte avec de grands yeux très expressifs. Ils sont donc particulièrement spectaculaires. Mais bientôt la mode passe au profit de chats importés et plus exotiques du persan au siamois. Le shag retrouve pour un bon demi-siècle son rôle initial de chat de ferme. La race dénommée désormais du Maine Coon ne renaît que dans les années 1950 et des élevages se créent dans différents états et donc pas seulement dans le Maine.

C'est alors qu'est écrit le premier standard de la race. Il exclut la polydactylie pour éviter de confondre la race avec les chats communs des USA. Si parfois un sujet polydactyle spectaculaire était quand même utilisé, les éleveurs ne gardaient de sa descendance que les chats ne présentant pas cette particularité.

Pendant une vingtaine d'années, la nouvelle race reste cantonnée aux USA et au Canada avec seulement une reconnaissance, à partir de 1967 dans les fédérations félines locales. On pouvait encore lire dans les MaineCoon6revues félines françaises des années 1970, qu'il y avait Outre Atlantique une race de grand chat à poils mi-longs que l'on appelait le "Chat Raton du Maine" dont on disait que nul sujet ne se trouvait en Europe. La reconnaissance internationale de la race a également tardé. Elle date de 1976 pour la Cat Fancier Association (CFA) la plus ancienne fédération féline des USA fondée en 1906. Le Maine Coon est par contre immédiatement reconnu comme race féline nationale des USA par la TICA (The International Cat Association), nouvelle fédération féline des USA dissidente de la CFA qui est fondée en 1979. Cela allait de soi dans la mesure où nombre des fondateurs de cette association élevaient eux-mêmes des chats de cette race..

Le Maine Coon et son Standard

Le Maine Coon, notamment les mâles, est souvent décrit comme un chat géant, en tout cas comme le plus grand des chats domestiques. De là vient sans aucun doute une grande partie de sa réputation. C'est aussi la source de pas mal de fantasmes car le poids important qu'on prête au Maine Coon, c'est à la fois vrai et pas vrai. Il y a certes parfois des sujets mâles exceptionnels qui avoisinnent ou dépassent les 12 kilos sans aucune obésité avec un corps et une têtes en proportion. Mais le poids habituel des mâles adultes se situe plutôt entre 6 et 9 kilos.

MaineCoon7Par contre c'est le corps qui est spectaculaire, rectangulaire, planté sur de fortes pattes et avec une tête au puissant museau carré, au menton profond et bien en ligne, un front légèrement bombé et de grandes oreilles à la base large et ouverte vers l'extérieur. Sans que cela soit obligatoire dans le standard, ces oreilles sont souvent surmontées de plumets épais à la manière des lynx. Ce chat peut donc être très impressionnant jusqu'à faire reculer un visiteur non averti quand il squatte le canapé du salon et vous fixe sans ciller droit dans les yeux.

Il y a fréquemment un dimorphisme entre mâles et femelles, le poids des femelles se situant plutôt entre 4 et 6 kilos, même si les autres caractéristiques corporelles restent les mêmes. Mais, dans tous les cas, aussi bien pour les mâles que pour les femelles, l'ossature doit être forte et les aplombs corrects aussi bien à l'avant qu'à l'arrière.

La reproduction effrénée dont fait l'objet aujourd'hui le Maine Coon a conduit à de nombreuses dérives par rapport au standard qui lui n'a pas changé. Ce standard est partagé par les diverses fédérations félines sans qu'il y ait ce qu'on appelle à tort un ancien ou un nouveau type. Ce qu'on croit être un standard new look ne représente qu'une série de dérives dont certaines sont particulièrement dommageables, mettant à mal l'harmonie recherchée dans la race. Il s'agit des oreilles trop grandes et surtout trop étroites sur un crâne qui s'est aplati et presque rapetissé. Le fort museau carré devient quasiment un muffle alors que les grands yeux deviennent minuscules et s'enfoncent dans la face, annonce de futurs entropions, l'enroulement de la paupière qui devra être opérée. Quant au corps il s'allonge sur des pattes souvent hautes mais devenues trop fines avec des aplombs plus que douteux à l'arrière. La puissance et l'harmonie essentielles dans la race sont perdues. Aux yeux des néophytes les photos de ces chats extrêmes, au mauvais sens du terme, font pourtant fureur. La vigilance est donc de mise pour tenter stopper ces dérives en rappelant les règles du standard.

MaineCoon8Les couleurs de la robe sont presque toutes autorisées avec ou non des panachures de blanc plus ou moins étendues allant jusqu'au patron dit du Van qui est coloré seulement aux extrémités. Les robes peuvent être à dessin dites tabby ou unies dans les couleurs de base, noir et roux et leurs dilutions bleu et crème. Le gène du silver peut s'y ajouter. Seules les couleurs qui dénonceraient une hybridation avec des chats exotiques comme les siamois ou les abyssins sont interdites.

Le grand classsique que préféraient et préfèrent souvent encore les éleveurs les plus anciens reste cependant le brown tabby car c'est lui qui présent le look le plus sauvage, donnant l'illusion d'avoir un petit fauve à la maison. Ce n'est évidemment pas le cas car le Maine Coon est un chat très sociable, pas exclusif et qui s'entend bien avec tous les membres de la maisonnée, humains, et tous animaux compris. Vivre avec son ou ses Maine coon est particulièrement agréable car ils s'intéressent à vous et leur ronronnement est particulièrement doux. On les appelle d'ailleurs souvent aux USA les singing cats, les chats chantants.

Les pathologies dans la race

La médecine vétérinaire féline a beaucoup progressé ces dernières années avec de gros investissements dans la recherche notamment aux Etats Unis. C'est ainsi que des gènes spécifiques concernant le Maine Coon ont été mis en évidence.

MaineCoon9Le plus important est celui - mis sur le marché en 2005 - qui détecte le portage d'un gène susceptible de déclencher une hypertrophie cardiaque dite HCM 1, parfois avec des signaux d'alerte et parfois non, avec une mort brutale sur des sujets jeunes de 2 à 5 ans en général. La France avec les Etats-Unis et le Canada font partie des pays qui se sont le plus attachés à détecter le portage de ce gène qui est évidemment transmissible. Ces pays se sont employés à retirer de la reproduction les sujets porteurs. Attention ce n'est pas le cas partout et il est recommandé de refaire par précaution le test concerné pour les chats importés.

Les explorations rénales et cardiaques par échographie se sont également généralisées; notamment dans le cas de l'hypertrophie cardiaque dont il existe des formes non spécifiquement liées au Maine Coon et qui peuvent toucher tous les chats . Ces échographies doivent être renouvelées sur avis vétérinaire en consultant dans les services spécialisés.

Les radiographies des hanches pour détecter une éventuelle dysplasie sont également recommandées pour faire des mariages raisonnés.

MaineCoon10Enfin la mode actuelle de la stérilisation précoce des chatons à trois mois qui s'est répandue comme une trainée de poudre soit-disant pour préserver des lignées que l'on n'a pas encore construites sur les descendants de reproducteurs souvent achetés à l'étranger et à à prix d'or, cette stérilisation précoce peut poser question. On a en effet dans certaines lignées de Maine Coon à croissance rapide (ce qui n'est pas le cas de toutes) des cas récurrents de nécrose aseptique de la tête du fémur (syndrome de Legg-Calvé-Perthès) avant l'âge de deux ans. Cet accident est souvent consécutif à une chute sur les chats non stérilisés. Sur les chats stérilisés, cette nécrose semble souvent confondue à tort avec une dysplasie. Elle paraît donc sous-diagnostiquée. Cela entraîne une opération dont les chats se remettent bien mais qui est particulièrement onéreuse pour les propriétaires. Il est donc recommandé de stériliser plus tardivement les chats de compagnie non destinés à la reproduction, si possible au delà d'un an, autrement dit quand la montée hormonale s'est faite.

On alertera enfin les amateurs de Maine Coon blancs sur le fait qu'ils peuvent être atteints de surdité unilatérale ou bilatérale, même quand leurs parents sont entendants. Le LOOF suivant les recommandations de son Conseil Scientifique interdit maintenant le mariage de chats blancs entre eux. Tout chat blanc, quelle que soit sa race doit être marié avec un partenaire de couleur.

Terminons par le coût du Maine Coon, le chat chantant des USA maintenant implanté partout de par le monde. Pour la compagnie et bien sûr avec son pedigree, son prix se situe en France aux alentours de 1200 euros. Il peut être moins cher selon les régions ou plus cher si son éleveur souvent débutant pense - évidemment à tort - qu'il ne produira que des champions toutes catégories parce qu'il a acheté ses reproducteurs au prix fort. C'est toujours la même chose dans une race à la mode.

On se fait souvent des illusions dont on revient d'ailleurs généralement très vite. La prudence et la recherche d'information sur la race sont donc à recommander.


Jacqueline Chabbi
Présidente du Maine Coon Club de France


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