Roussin de La Hague

On se demande vraiment pour quoi cette race n'a pas encore fait plus d'admirateurs. Sans doute ses éleveurs ont pendant longtemps suivi le vieil adage selon lequel, pour vivre heureux, il vaut mieux vivre caché. Cette époque est révolue.

Le Roussin, originaire de la Hague, n'a été reconnu comme race par le Ministère de l'Agriculture qu'en 1982 (avec un bon siècle de retard). Ce n'est pas pour autant une race jeune. Comme toutes les races de l'Ouest de la France, elle découle d'une population traditionnelle locale, qui a été croisée avec des races anglaises dans le courant du XIXème siècle, probablement du groupe des « Longwool ».

Comme son nom l'indique, elle a le poil de la tête et des pattes marron/roux. De format moyen, le Roussin est une race d'herbage bien adaptée au climat océanique, à la pluie et au vent. Rustique, elle tire bien parti des zones pauvres, mais donne toute la mesure de son potentiel reproductif exceptionnel sur les riches pâturages du Nord Cotentin.

Elle répond en tous points aux exigences de l'élevage moderne : productivité et autonomie. C'est une brebis très facile à mener, calme, demandant peu de soins et une alimentation modérée. Sa valeur laitière lui permet d'alimenter sans difficulté ses nombreux agneaux. Très maternelle, elle les élève et les défend, limitant au minimum les interventions de l'éleveur. Les mise-bas sont toujours faciles.
Les agneaux produits donnent des carcasses de 17-18 kg qui font l'objet d'une demande forte dans le Cotentin, malgré les importations d'agneau anglais à des prix bas. Elevés pour la plupart à l'herbe, ils présentent une capacité de croissance comparable à celles des meilleures grandes races. Ils donnent un gras blanc et ferme apprécié des connaisseurs locaux. Croisée avec des béliers de races bouchère, la roussine produit des agneaux correspondant parfaitement aux critères du marché national en termes de poids, de conformation et d'état.

En 2003, un centre d'élevage a été mis en place de manière à gérer conjointement la sélection pour la résistance à la tremblante et la variabilité génétique de la race. Ce double objectif est désormais atteint, et le défi qu'il représentait a considérablement contribué à mobiliser les éleveurs dans une démarche collective à la fois enthousiaste et rigoureuse. Il reste à faire de ce centre d'élevage un outil de sélection efficace sur les critères zootechniques. Les grandes lignes des objectifs de sélection font actuellement l'objet d'un débat actuellement l'objet d'un débat serein au sein de l'OSCAR. En 2003, un centre d'élevage a été mis en place de manière à gérer conjointement la sélection pour la résistance à la tremblante et la variabilité génétique de la race. Ce double objectif est désormais atteint, et le défi qu'il représentait a considérablement contribué à mobiliser les éleveurs dans une démarche collective à la fois enthousiaste et rigoureuse. Il reste à faire de ce centre d'élevage un outil de sélection efficace sur les critères zootechniques. C'est un vrai schéma de sélection qui a été mis en place par les éleveurs, et à travers lui l'émergence d'une race d'herbage à part entière, dégagée des complexes des races « menacées », pudiquement rebaptisées races « à faible effectif ».
Aujourd'hui grâce à ce centre d'élevage, les éleveurs travaillent sur un programme de lutte contre le parasitisme en lien avec l'INRA ▪


Maison de l'agriculture - Saint-Lô

 

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