Caique detail tete

Un petit Caïque très sympa et plus calme que son cousin à tête noire à mes yeux, chacun a sa personnalité.
Ce sont des oiseaux qui méritent beaucoup d'attention et qui font vraiment plaisir à observer. Ils sont « entiers », dotés d'un caractère fort et ne donnent pas leur part au lion !

Origine géographique
II vit au Nord-Ouest du Brésil, Équateur, Pérou et dans le Béni en Bolivie. Forêts tropicales, lisières et zones découvertes notamment le long des cours d'eau.

Caique groupeCaractéristiques morphologiques
Taille : environ 23cm pour 165g.
Dimorphisme sexuel : aucun.
Variations : Parfois la peau nue autour des yeux peut s'avérer foncée selon l'origine géographique des oiseaux (les animaux du Haut-Amazone présenteraient cette distinction).
Plumage juvénile : les jeunes présentent plus ou moins de plumes noires dans le orange de la tête et parfois la peau nue autour des yeux est aussi foncée, le ventre est plus ou moins jaunâtre et l'œil foncé.
Le bec peut aussi présenter une coloration brunâtre, notamment la mandibule supérieure. À environ 10-12 mois le plumage adulte complet apparaît.

Conditions de détention
Ce sont des oiseaux très robustes et très actifs auxquels il faut fournir de nombreux «jeux», branchages ou autre, afin de les occuper en permanence.
Un abri (au moins pour les courants d'air et l'humidité) est nécessaire mais pas forcément chauffé si le nid dans lequel ils dorment est fait en bois assez épais isolant.
Le minimum qui paraît acceptable pour cette espèce est une volière de 2m x 1 m x 2m de haut et un abri fermé de 1 m x 1 m.

L'accès à la pluie est préférable, car ils adorent se doucher.
Ils aiment beaucoup jouer, fourrager au sol, creuser, etc. donc un accès au sol naturel est préférable.

Un nichoir d'environ 40-50cm de profondeur pour une base de 25cm x 25cm avec un trou d'envol de 8cm de diamètre convient| bien. Toutefois, ce dernier doit être fait en bois dur assez épais (minimum 15mm), car les oiseaux passent beaucoup de temps dedans y compris à le ronger...
On accroche le nichoir dans la partie abritée de la volière en prenant soin d'avoir une trappe facilement accessible, nécessaire au contrôle du nid.

Alimentation et soins
Les Caïques sont des oiseaux qui mangent énormément proportionnellement à leur taille et il ne faut pas les « sous nourrir », car ils en souffrent très vite.

Ils ont besoin quotidiennement de fruits et légumes frais en plus des graines.
Au niveau des graines, je donne un mélange pour perroquets (avec fruits secs) pour 1/3, un mélange pour amazones pour 1/3 et un mélange pour grandes perruches pour le dernier 1/3.
Ce mélange est donné quotidiennement par ajout sur le restant de la veille débarrassé des coques vides, sauf un jour par semaine où rien n'est rajouté et, au final, il y a peu de tri.
Un mélange pour pigeons sans céréales est distribué après avoir trempé durant 24h et ce, en petite quantité et jeté s'il en reste dès le soir, afin que les graines ne fermentent pas. Par temps chaud et en hiver, je n'en donne pas.
Des fruits et légumes frais variés sont distribués quotidiennement (au moins 4-5 sortes chaque jour). Chez moi leurs préférences vont à la pomme, banane, kiwi, raisin, mangue, orange, Caique coupleclémentine, cerise, fraise et poivron rouge.
Un peu de gâteau « quatre-quarts » durant l'élevage des jeunes est mélangé aux fruits. L'eau est à changer très régulièrement car ils ont la manie de tremper pas mal d'aliments dedans, ce qui a pour effet de la souiller très vite !

Vitamines en hiver (Tonivit), minéraux sous forme de grit pour pigeon.
Un petit truc qui les occupe bien, c'est de lancer des baies de pyracantha, sureau, ... sur le grillage de la volière et ils vont passer pas mal de temps à les attraper et les manger !
Parfois, je mets un peu de granulés mais en aucun cas, je les nourrirais exclusivement avec ces aliments beaucoup trop pauvres à mes yeux en terme d'occupation pour ces oiseaux si actifs.

Ils sont vermifugés 1 fois par an avec un produit à base de flubendazole en fin d'année après le sevrage des jeunes et avant leur séparation des parents (ainsi tout le monde est vermifugé en même temps et facilement, car les jeunes suivent encore beaucoup les parents).

Comportement
Ce sont des oiseaux qui peuvent être assez bruyants (quoiqu'un peu moins que les têtes noires et les cuisses vertes en général), leurs cris sont assez stridents.
ils sont aussi très agressifs et le double grillage avec les voisins est obligatoire.

Très actifs, ils « courent » facilement au grillage et grimpent adroitement. En revanche, ce ne sont pas de grands voiliers, même en très grandes volières.
Ils vont facilement chercher des choses à grignoter ou à « mâchouiller ».
Il faut leur fournir pas mal de bois à ronger pour les occuper. Ils vont facilement au sol fourrager dans l'herbe et la terre.

Les femelles sont souvent plus intrépides et curieuses que les mâles qui, eux, sont assez distants, voire discrets, en se réfugiant au nid, alors que madame vient facilement au contact.

Les jeunes oiseaux (EPP) sont assez farouches et il faut bien souvent une bonne année de patience et de calme avant qu'ils ne s'apaisent.
Ils sont très sensibles aux dérangements et n'aiment pas trop les changements ; ainsi par exemple, pour le contrôle du nid, j'avertis les oiseaux en parlant calmement et j'ouvre sans aucun souci. Je peux même pousser les femelles et refermer sans les déranger ! Elles y sont habituées et ne stressent pas du tout, ni ne montrent d'agressivité.
Toutefois, je suis le seul à le faire, personne d'autre n'y accède en période d'élevage et il faut procéder très calmement.

Au niveau de l'occupation, ils peuvent passer des heures avec une pomme de pin à la décortiquer, rouler avec et aussi avec de petits morceaux de bois, du bois vermoulu, des branchages frais, etc.

Caique groupe 2Leur réputation de petit clown, joueur, curieux, facétieux,... est bien réelle ! Le bain ou les roulades sur un grillage mouillé après une pluie sont très appréciés.

Ce sont des oiseaux très malins et qui comprennent très vite les installations et changements dans la volière : pour exemple, chez moi j'ai plusieurs volières dont l'accès entre extérieur et intérieur se fait par le biais d'un tunnel de grillage long (plus de 2m parfois) et coudé, dès le 1er jour le principe est très vite compris et ce, même pour les jeunes lors de la sortie du nid !

Dès qu'un rapace est visible dans le ciel ils avertissent par un cri strident et « roulant » en regardant dans la direction et c'est impressionnant de voir leur faculté de détection très efficace.
Les oiseaux qui ont été élevés à la main peuvent se montrer assez agressifs en période de reproduction et aller jusqu'à attaquer le soigneur, ne craignant pas l'homme...

Reproduction
Le premier rapport de reproduction en captivité de cette espèce remonte à 1932 aux USA chez G. Lee.
Ponte d'avril à juin (en général), mais parfois toute l'année.
L'incubation dure environ 24-26 jours et les jeunes s'envolent à environ 70-80 jours. Sevrage complet dans les 3 à 4 semaines suivantes.
Maturité sexuelle (plumage adulte complet et capacité à reproduire) environ 2 ans, plus généralement 3 ans

Expérience personnelle pour la reproduction
En guise de signes annonciateurs, les parents passent de plus en plus de temps au nid et c'est à ce moment que je rajoute des brindilles dans le nid qu'ils réduisent en copeaux jusqu'à pouvoir les arranger ou les ôter !

Ensuite, tout commence avec de nombreux accouplements précédés d'un certain rituel (souvent sur une branche à mi-hauteur, le mâle nourrit la femelle, puis fait ce qu'il a à faire) et ce, qu'il y ait présence du soigneur ou pas, cela ne les dérange aucunement ! La preuve...
Puis on constate que l'abdomen de la femelle grossit et là, c'est assez impressionnant.

Il ne faut pas se stresser d'ailleurs (en songeant à un mal de ponte), car il faut au moins une dizaine de jours avant la ponte du premier œuf.
Puis un œuf est pondu tous les 3 à 4 jours, le nombre peut varier de 3 à 5.

La couvaison commence souvent au 2ème ou 3ème œuf.
À terme, les petits éclosent et bien souvent le dernier a du mal à survivre, car il a trop d'écart avec les aînés.
Là je pense qu'il faut savoir accepter la dure loi de la nature si l'on ne veut pas trop déranger.
Le maximum de jeunes élevés par les parents est de 4 (à ma connaissance).

À partir de l'éclosion, il est primordial de veiller au remplissage sans faille des gamelles, car les parents passent vraiment beaucoup de temps au nourrissage et les jabots sont souvent très très remplis !

Le baguage s'effectue vers 18 jours, après l'ouverture des yeux, en 7,5mm.
La sortie du nid est assez longue (70-80 jours) et les jeunes sont passablement farouches.
Pour leur éviter un stress de capture, je leur prélève les plumes pour le sexage par ADN avant leur sortie du nid, ainsi ça évite de les voir se jeter dans les grillages plus tard !

Dès la sortie du nid, les jeunes savent y retourner illico sans soucis ; de toute façon, leurs parents veillent au grain et ne les laissent jamais seuls ! (Ils vont même les chercher en cas de danger : trop forte chaleur, pluie soutenue, prédateurs dans le ciel, etc.).

Le sevrage est progressif mais assez brutal par les parents, car ceux-ci ne supportent plus les quémandes de leurs jeunes et les rejettent parfois assez violemment, en restant toutefois modérés.
À partir de ce moment, il faut être vigilant et se préparer à retirer les jeunes, car en milieu confiné comme l'est une volière, les adultes peuvent en venir à ne plus supporter leurs jeunes (surtout le père à l'égard des jeunes mâles et la mère à l'égard des jeunes femelles) !

caique poussinLe tout en images.
Chez un de mes couples qui élève régulièrement 3 jeunes chaque année en une seule couvée, cette année 5 petits ont éclos mais avec beaucoup d'écart (éclosions les 2, 3, 6, 8 et 11 mai).
J'ai donc renforcé le nourrissage des parents à 3 fois par jour car j'ai remarqué que, même si la mangeoire est pleine, le fait de la recompléter un petit peu stimule immédiatement les parents qui viennent se nourrir et vont dans la foulée s'occuper de leurs jeunes. Le 5ème n'a jamais été nourri et a disparu en à peine 48h. J'ai réussi à maintenir le 4ème jusqu'au baguage malgré un léger retard par rapport aux autres.
J'ai dû ensuite m'absenter un weekend et le nourrissage ne se faisait alors qu'une seule fois par jour... la conséquence a été immédiate... le 4ème est mort, non nourri à 26 jours !
Certains me trouveront certainement cruel de ne pas intervenir en sauvant ces jeunes, mais mon objectif est d'obtenir de beaux jeunes en élevage naturel et en travaillant pour tenter de résoudre les problèmes d'élevage par parents plutôt que de retirer les jeunes et les sauver...

Remarques personnelles
Un petit Caïque très sympa et plus calme que son cousin à tête noire à mes yeux, chacun a sa personnalité.
caique familleCe sont des oiseaux qui méritent beaucoup d'attention et qui font vraiment plaisir à observer. Ils sont « entiers », dotés d'un caractère fort et ne donnent pas leur part au lion !
À mon avis, il vaut mieux former de jeunes couples (comme avec beaucoup d'oiseaux) et être patient, la réussite n'en sera que meilleure car les oiseaux seront familiarisés à leur environnement, leur soigneur, auront grandi ensemble, etc.
La patience, le calme et une bonne alimentation sont la clé de la réussite en terme d'élevage « naturel ». Un bon couple ne nécessite aucune aide, les Caïques peuvent se révéler d'excellents parents.
En groupe : un ami éleveur anglais a bien réussi dans une grande volière, il avait constitué son groupe de 3 couples mis ensemble très jeunes et ils ont tous 3 reproduit et élevé leurs jeunes sans soucis particuliers, ce qui, visiblement, marche beaucoup moins bien avec les têtes noires !
Apprivoisé comme animal de compagnie, c'est un oiseau très actif et affectueux qui nécessite beaucoup de temps, il est très peu doué pour la parole (jamais vu d'ailleurs pour ma part) mais, en revanche, c'est un vrai « pot de colle » qui adore son soigneur. Attention tout de même en grandissant il devient assez exclusif !
Un oiseau donc à conseiller à qui voudrait élever de petits perroquets, hauts en couleur, au comportement intéressant.
On trouve régulièrement des jeunes d'élevage issus de souches différentes.


Texte et photos : C. David

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