emeu troupeauClassification : Ordre des Casuariformes - Famille des Dromaéidés

Avec une hauteur totale avoisinant 1,80m, et pouvant peser 50 kg, la moyenne étant pour des oiseaux sauvages : de 40 kg pour la femelle et 36 kg pour le mâle, c'est le plus gros des oiseaux vivant sur le continent australien. Sa corpulance est massive, sa livrée est gris - marron. Après la mue, il devient un peu plus foncé, et peut paraître presque noir. La base des plumes est blanche, et ces dernières sont doubles, étroites et tombantes. Chacune d'elles possède deux hampes, et les barbes sont si espacées qu'elles ne forment pas de lames comme chez les autres oiseaux. Ses paffes longues et nues, se terminent par des pieds munis de trois doigts, ce qui lui donne la possibilité de courir à des vitesses proches de 50km/h

Contrairement à la majorité des oiseaux, il ne possède pas de glande uropygienne.
La tête et le cou sont dégarnis, et laissent apparaitre une peau bleuâtre. Le seul dimorphisme sexuel apparent, n'est visible qu'à l'approche de la période de reproduction, des petites plumes noires recouvrent à cette époque, la tête et le cou de la femelle.
Il affectionne particulièrement les zones broussailleuses ainsi que les plaines situées à l'Est du continent australien.

Il vit en petits groupes de 2 à 6 individus, rarement plus.
Autrefois très nombreux, il serait maintenant un peu plus rare. La cause de cette raréfaction est certainement la présence de l'homme qui lui fait une chasse sans merci.
Détruisant les cultures et certaines plantations, il est devenu indésirable aux yeux des autochtones.
En 1930, le gouvernement australien envoya des militaires en armes pour détruire les émeus qui faisaient des ravages dans les cultures, à la demande des agriculteurs. Cette opération se solda par un échec. Mais il paraîtrait que de nos jours, les cultivateurs continuent d'octroyer une prime à chaque chasseur leur apportant une tête d'émeu.
Plus récemment on a pu voir à la télévision de véritables carnages, où des émeus étaient regroupés par hélicoptère, et ensuite dirigés vers des filets ou les attendaient des hommes en armes qui les massacraient sur place.

Reproduction :
La période de reproduction se situe entre mai et août, les jeunes couples se forment dès le mois de février.


 

Expérience d'élevage de l'émeu

emeu poussinsCes notes ne sont que des observations effectuées sur mon couple d'Emeu que je possède depuis 1988. Acquisition faite auprès d'un revendeur.

Lors de l'achat, ils avaient à l'époque 4 mois, je ne savais pas les sexer, apparemment le vendeur non plus. Nous avons fait notre choix en fonction de leur taille, espérant que le plus grand serait le mâle et le plus petit la femelle.
Il m'a fallut attendre plusieurs mois avant de savoir si j'avais réellement un couple. Lorsque ces oiseaux atteignent la taille adulte, la seule distinction c'est le "cri", la femelle émet un "Doum Doum" en marchant. Elle parait avoir également un comportement plus viril que le mâle, et elle est aussi moins timide.

Sa reproduction s'effectue chez nous, en période hivernale, ce qui correspond à l'été austral de sa patrie d'origine.

La reproduction a commencé vers la mi-décembre 92. La ponte est irrégulière les oeufs sont pondus environ tous les trois jours, voire plus si le temps est défavorable. En période de froid un délai d'une semaine peut s'écouler entre la ponte de deux oeufs. Ils ont la couleur d'un avocat, mais sont un peu plus gros.

La ponte arrivant à sa fin, le mâle s'intéresse davantage à la protection du nid qui est placé sous un abri à trois cotés de 4 m x 4 m, la façade entièrement ouverte et orientée à l'Est. Le sol est recouvert d'une épaisse litière de paille de 40 cm d'épaisseur afin d'isoler du froid, voire du gel, les oiseaux pendant l'incubation qui se déroule en plein hiver. Cette année là, la ponte avait été de 8 oeufs que le mâle s'est mis à couver seul pendant une période de 56 - 57 jours.
Début Avril, 7 petites têtes apparurent à travers le plumage du père qui malgré tout resta encore 2 jours sur le nid.

Selon mon expérience personnelle, je pense qu'il est préférable de séparer la femelle en l'isolant du mâle, car elle le dérange lorsqu'il va se nourrir et s'abreuver. De petites bagarres s'en suivent, elles sont sans danger pour les reproducteurs, mais peuvent perturber l'incubation.

La première année, je n'avais pas séparé les parents ; 2 jeunes périrent, tués par le mâle ou la femelle, je n'ai pu le vérifier. Ensuite par manque de savoir faire, j'en perdis 2 autres. Ceci étant sans doute dû au manque de littérature concernant l'élevage de ces oiseaux en ma possession. De plus, les éleveurs ayant déjà une certaine expérience en la matière, sont assez réticents à divulguer leurs petits secrets.

La nourriture que je distribue pour l'élevage des jeunes est la suivante : oeufs durs, miettes de pain, granulé dindons, carottes rapées et pommes coupées en petits dés, en plus, de la verdure sous forme d'herbe hachée leur est distribuée, cela pendant le premier mois. Cette première période, est une période à risques, surtout s'il fait froid.

Pour ce qui est des parents, ils sont nourris avec des croquettes pour chiens, du pain, des pommes coupées, et de l'herbe qu'ils trouvent à volonté dans leur parc d'environ 5 000 m2, qui est séparé en deux parties de façon à pouvoir séparer les parents. Dès la période de reproduction terminée, la séparation est ouverte, et tout le monde a accès aux deux parties.

Les années suivantes furent plus prolifiques. En 93, la ponte fut de 21 oeufs, j'en ai laissé 12, en prenant soin de numéroter chaque oeuf du 6 ème au 17 ème, les autres furent supprimés, faute de place me semble t-il sous le mâle. Il me semble qu'à cause du froid, il ne peut couver correctement une trop grande quantité d'oeufs.
Si on dispose d'un incubateur, il est possible d'y placer les oeufs en surnombre, mais personnellement, j'ai fait le choix d'opter pour l'élevage naturel.
Sur ces 12 oeufs, il jeunes sont nés en trois jours de temps, 9 furent élevés, 2 se sont malheureusement tués sous un fort orage de grèle en se jetant sur les clôtures par peur.

L'enclos doit être assez vaste, car ce sont des animaux d'un certain poids, qui sont toujours en mouvements, sur une petite surface, ils ne mettraient pas longtemps à anéantir une pelouse. L'idéal est de les tenir sur une prairie, où ils auront la possibilité de choisir l'herbe qu'ils voudront consommer.

La clôture doit être solide et mesurer au minimum 1,50 m de hauteur afin d'éviter qu'ils ne passent par dessus.

Affiche site