Apparue vers 1880, elle est reconnue comme race pure en 1920 . En voie de disparition vers 1960, l’Union des Aviculteurs du Bas-Rhin la prend en charge avec les stations d’élevage. -Au seuil de l’an 2000, nouvelle ampleur suite au travail avec ardeur du « Poule et Oie d’Alsace Club de France ».
Depuis 1880, l’Oie d’Alsace fut surtout élevée pour produire le fameux foie gras Alsacien. La demande ne suffisant pas, les professionnels du foie gras durent chercher d’autres races et surtout de la région Alsacienne. À l’origine elle a été sélectionnée en Basse-Alsace, dans les vallées pré-Vosgiennes, de l’Ill, de la Zorn, de la Bruche, de la Sauer et de la Moder où on en faisait également un élevage intensif et familial. L’oie d’Alsace ne fut reconnue comme race pure que 40 ans après les premières apparitions en 1920.
C’est la plus petite des races d’Oies domestiques et Françaises : 4,5 kg pour le Jars (mâle) et 4 kg pour l’oie (femelle) ; en ponte les oies atteignent souvent le poids des Jars. C’est une très jolie oie, fine, élégante qui ressemble un peu à l’oie cendrée dont elle a hérité beaucoup de qualité tant en caractère qu’en coloris et plumage. L’oie d’Alsace est issue de croisements de l’oie commune grise et de l’oie cygnoïde (dont elle n’a d’ailleurs gardé que très peu de caractères) ainsi que de l’oie cendrée qui abondait lors des migrations automnales le long du Rhin et dans le Ried. L’oie cendrée a fortement influencé le type actuel, c’est-à-dire une oie sans fanon, ni panouille, ni bavette, large d’épaule, bas sur pattes, le cou court mais très fort pour permettre plus facilement le gavage, la tête forte, le corps compact, les ailes bien posées sur le corps et fermées. Le tout donne une oie légère aussi libre sur une prairie que sur l’eau. L’oie d’Alsace pond entre 6 et 14 oeufs, elle est une très bonne couveuse et une très bonne mère avec des éclosions à 90 % (couvaison naturelle).
L’oie d’Alsace qui a malheureusement failli disparaître vers les années soixante a été prise en main par l’Union des Aviculteurs du Bas-Rhin dans les stations d’élevage. A l’orée de l’an 2000, l’oie d’Alsace vit une
nouvelle ampleur grâce au travail avec ardeur du « Poule et oie d’Alsace Club de France ». C’est avec un énorme plaisir qu’on retrouve chaque fin d’année, de très beaux spécimens aux diverses expositions surtout dans le Bas-Rhin. Ces présentations sont toujours faites par les mêmes éleveurs chevronnés et amoureux de notre très belle et chère race régionale qu’est l’oie d’Alsace. Par-ci, par-là, quelques apparitions à nouveau en variété blanche, bien typés aux yeux bleus, et aussi quelques sujets surgissent en panachés.
En Allemagne l’oie d’Alsace fut seulement reconnue en 1987. Les Allemands ont créé une variété panaché (type coloris oie de Poméranie) avec sur le dos la couleur grise répartie en forme de coeur ainsi que du gris sur les flancs et la tête. Homologation lors de la présentation par Monsieur Stephan Klesse à Nuremberg en 1995.
Défauts du type actuel que l’on rencontre lors de nos expositions
Tête trop fine, bec et cou trop long ou trop fin, corps effilé (type oie Cendrée), ailes trop longues retombantes ou croisées, poitrine et dos pas assez larges, coloris de base et liserés pas assez prononcés pour les grises (coloris idéal se rapprochant à celui de l’oie cendrée). Pour la variété blanche les yeux doivent être bleus et sans trace de plumes grises dans le plumage. Pour la variété panachée (création allemande), le coloris gris doit être identique à l’oie de Poméranie, c’est-à-dire en forme de coeur sur le dos, les yeux bleus ou bruns ne sont pas un défaut.
Quelques conseilsComme pour toutes les races d’oies et surtout pour une bonne reproduction, on conseille de former votre couple, trio ou parquet (de 1-3 à 1-6) déjà en automne, s’il ne se forme pas lui-même au cas où vous
en auriez plusieurs. Le jars dominant s’accaparera les meilleures oies et une certaine hiérarchie s’établira entre elles. Pour les couvaisons précoces, il est conseillé de prendre un jars de 2e année et les jars
de 1re année plutôt pour les 2es couvaisons ou pour l’année suivante. Avec son caractère prolifique et tranquille, cette oie pourrait parfaitement convenir aux éleveurs disposant de peu de parcours, de plus elle est nettement moins bruyante que l’oie de Chine ; par contre si elle dispose de grands parcours herbeux elle préférera brouter l’herbe qui sera sa nourriture principale.
Il est également conseillé de ne pas trop leur distribuer d’aliments trop riches (blé, orge, maïs), mais plutôt betteraves, carottes, avoines (préférence du noir) avec du son.
Il est aussi recommandé de ne pas croiser n’importe quelle oie avec l’oie d’Alsace pour vouloir améliorer un type ou une autre variété. Toute présentation passe par une longue sélection rigoureuse pour pouvoir arriver à des sujets conformes ou assez proches du standard.
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Jean-Michel LEININGER
Paru dans "La Lettre de ProNaturA d'avril 2021