Le bovin de race corse appartient au rameau des races d’Afrique du Nord, sans bosse et à cornes courtes. Ces races sont de petite taille pour un poids de 250/300 kg pour les vaches, 350/400 kg pour les taureaux. Dans sa zone d’origine, ce bovin est d’une grande importance vivrière ; il fournit lait, viande, cuir mais est également utilisé pour le travail.
Historique
À l’origine, la race bovine corse servait principalement à fournir les bœufs de travail. Accessoirement, elle fournissait un peu de lait et de viande lors de leur réforme.
Les cultures céréalières ayant été quasiment abandonnée sur l’île, l’élevage bovin s’est converti vers l’élevage de broutards.
À partir de la seconde partie du 20è siècle, la race corse a subi de ombreux croisements avec des races bouchères et laitières importées du continent.
En 1982, des prélèvements de sperme de taureaux de race pure sont effectués.
En 2010, mise en place d’un programme de conservation sous l’égide de l’association Corsica Vaccaghja,
Fin 2013, la race Corse a intégré l’organisme de sélection des races locales à petits effectifs. Chaque année l’association Corsica Vaccaghji réalise un inventaire chez les éleveurs volontaires. Chaque animal est fiché.
Au dernier « recensement », il y aurait en Corse un peu plus de 10 000 vaches pour plus de 500 éleveurs (chiffres de 2014).
En 2015, les chambres d’agriculture Corses ont défini un plan de gestion destiné à
Sauvegarder et développer un patrimoine génétique propre à valoriser le s milieux difficiles ;
Offrir un débouché pérenne et rémunérateur aux éleveurs valorisant cette race parfaitement adaptée à la Corse.
Description
La hauteur moyenne au garrot des femelles et de 1,15 m. pour un poids de 200 à 280 kg suivant la saison. Les mâles, un peu plus hauts, atteignent 4 à 450 kg.
Toutes les couleurs sont présentes. Les cornes sont fines, plutôt courtes sur une tête relativement longue et étroite.
Les membres sont assez courts ce qui abaisse le centre de gravité facilitant ainsi le déplacement dans les terrains escarpés et difficiles. Ils sont terminés par des sabots durs et résistants
Élevage
Le bovin de race corse est rustique, capable de supporter les conditions météorologiques méditerranéenne.
Le vêlage ne pose généralement pas de problème et la vache est une excellente mère.
C’est l’altitude qui détermine son utilisation.
Dans les vallées, où le fourrage est abondant, les vaches sont souvent croisées avec des races à viande (charolais …) ce qui donne des veaux plus lourds, de croissance plus rapide.
En montagne, l’alimentation plus pauvre ne permet pas ce type de croisement. La race reste pure. Ses capacités d’adaptation sont ainsi conservées. Leur facilité de déplacement permet d’ailleurs de différencier immédiatement Les « races pures » des « croisées ».
Les meilleures génisses « montagnardes » sont conservées et servent de « réserve » pour le croisement de plaine.
Élevés en liberté, les animaux partent en mai, généralement spontanément et par petits groupes, pour la montagne où elle trouve seule ses ressources alimentaires, dans le maquis ou les sous-bois qu’elle valorise. Son élevage est donc avant tout extensif.
En novembre, les troupeaux reviennent, souvent d’eux-mêmes, vers les éleveurs
Production de broutards
Les broutards de race corse (appelés Manzu en langue corse) sont des veaux élevés en liberté, se nourrissant du lait maternel mais aussi de l’herbe du maquis dans lequel ils vivent. Ils sont commercialisés vers 10/12 mois pour un poids de 140/180 kg. Leur alimentation leur confère une chair presque rouge.
Association Régionale Corsica Vaccaghja
7, rue du Colonel Feracci 20250 Corte
Article paru dans "La Lettre de ProNaturA" d'avril 2021
Jean-Jacques LORRIN