Le Haut Conseil Scientifique de Protection de la Nature et des Animaux rend son jugement.

En raison du lobbying et des campagnes de communication agressives et parfaitement organisées d'associations de protection des animaux à buts végétariens, de plus en plus de pays interdisent la production et/ou la consommation de foie gras.

En démocratie, d'habitude, l'interdiction de consommation et/ou production d'un produit résulte d'études scientifiques prouvant les conséquences particulièrement graves qu'il peut avoir sur la santé ou la vie des humains (produits toxiques, drogues, etc.).

L'interdiction du foie gras ne résulte pas d'études scientifiques sérieuses, mais seulement de contre-vérités répétées des milliers de fois sur tous supports de communication.

Répétez mille fois un mensonge et il devient une vérité.

Le triomphe de telles contre-vérités est aujourd'hui possible parce que les sociétés occidentales sont devenues majoritairement urbaines et que cette transformation s'est  accompagnée d'une perte des connaissances relatives aux besoins et aux caractéristiques des animaux.

Dans les sociétés rurales, toutes les familles élevaient des animaux pour assurer leur subsistance. Maintenir en bonne santé les animaux et les faire se reproduire était essentiel pour assurer la propre existence de la famille. Aussi les ruraux connaissaient parfaitement leurs animaux et leurs besoins. Ils les connaissaient individuellement et étaient en contact quotidien avec eux pour leur assurer nourriture et soins.

Par anthropomorphisme, les opposants au foie gras comparent en permanence l'homme et l'animal pour jouer sur la corde sensible. Cette approche témoigne surtout d'une totale méconnaissance des réalités physiologiques des palmipèdes.

Le gavage serait une torture, parce que "nul humain ne supporterait d'avoir un tuyau enfoncé de la gorge à l'estomac. "
Or, les palmipèdes n'ont ni gorge, ni estomac. En effet, ils avalent leurs aliments entiers. Puis, ils les stockent dans un organe qui n'existe pas chez les humains : le jabot. Ensuite, le gésier les broient et les digèrent. Lors du gavage, c'est le jabot qui est rempli.
Faire avaler un tube à un canard, même si pour les humains urbains, cela peut paraître choquant, ne pose en réalité aucune difficulté et aucune souffrance à condition, bien entendu, de le faire "selon les règles de l'art", c'est à dire avec dextérité et compétence et aussi avec un matériel adéquat et en bon état de fonctionnement. En clair, cela s'apprend.

L'ingestion d'une grande quantité de nourriture ne serait pas " naturelle "
C'est faux chez les canards, les oies et beaucoup d'oiseaux migrateurs.
L'une des principales critiques concerne les importantes quantités d'aliment qui sont distribuées à l'animal pendant la période de gavage. Elle est toutefois relativisée en comparaison des énormes quantités de fourrage ou de légumes (jusqu'à 3kg de carottes) qui peuvent être spontanément consommées quotidiennement par les oies. En outre, tous ceux qui ont élevé des canards savent que ceux-ci sont naturellement boulimiques.
Des consommations volontaires ponctuelles de plus de 750 g d'aliments ont été enregistrées.  Dans la nature, il n'existe pas de repas à heures régulières et trouver une source de nourriture est aléatoire. Si par chance, une source de nourriture abondante, mais non renouvelable, est trouvée, l'animal doit être capable de stocker le plus de nourriture possible. Cela lui permet de tenir sans problème pendant les jours où il ne trouvera pas ou peu de nourriture.

Les prohibitionnistes parlent de "choc du gavage" . Ce choc entraînerait halètements et diarrhées.
Physiologiquement, le halètement est  utilisé par les canards pour évacuer la chaleur libérée par la digestion des aliments. Les canards ne peuvent pas transpirer pour évacuer la chaleur interne et le problème est accentué par les qualités isolantes de leur duvet et du gras sous cutané qui se développe durant le gavage.
Cependant, bien sûr, il faut signaler que la chaleur est une cause possible de souffrance des palmipèdes en gavage. La mortalité augmente ainsi fortement avec la température. C'est pour cette raison que traditionnellement le gavage s'effectuait en hiver et que certaines chartes fermières interdisent le gavage en été, sauf si la pièce est climatisée.

Les gaveurs seraient perçus par les animaux comme des tortionnaires
Faux. Il a été établi qu'aucune aversion ne se développait à l'encontre du gaveur puisque la distance d'évitement diminuait à son égard pendant la période de gavage. (Faure et al., 1998, 2001). De plus, les distances d'évitement des canards étaient plus importantes vis à vis d'un inconnu que de leur soigneur, c'est à dire la personne affectée au gavage (Faure et al., 2001).

Le foie gras serait une maladie.
Il n'en est rien. La gavage repose juste sur l'observation millénaire de nos ancêtres que les palmipèdes, oies et canards surtout, mais aussi d'autres oiseaux, ont la capacité de stocker dans leur foie des réserves pour pouvoir effectuer la migration.
Ensuite, si on arrête le gavage, le foie reprend sa taille normale, ce qui ne serait pas possible si le foie était malade. Pour s'en convaincre, il suffit de voir ce qui s'est passé dans le Sud Ouest lors de la tempête Klaus en janvier 2009 : le gavage s'est arrêté et les palmipèdes ont retrouvé un foie à sa taille initiale.
La manière de présenter le gavage comme une source de souffrance avérée et générale pour les palmipèdes qui y sont soumis est simpliste et outrancière. La réalité est beaucoup plus complexe et nuancée. Le gavage est une épreuve physique que le gaveur fait subir à l'animal, à l'image du cultivateur qui utilise des boeufs pour tirer sa charrue ou du cavalier qui fait courir son cheval. Ce ne sont pas les mêmes organes qui sont utilisés mais dans tous ces cas où l'homme fait travailler un animal, il peut effectivement y avoir souffrance de ce dernier s'il est trop fortement sollicité ou que des équipements inadaptés sont utilisés. Le gaveur n'a aucun intérêt à faire souffrir ses animaux car la qualité et la quantité des produits qu'il obtiendra dépendra directement de la manière dont ils auront vécu le gavage. Mais suivant ses aptitudes (son sens "animalier"), ses installations et le nombre de canard à gaver, il y parviendra plus ou moins bien.

" Les dimensions de son foie hypertrophié qui atteindra presque 10 fois son volume normal, rendent ses déplacements pénibles. Les sacs pulmonaires sont compressés, le centre de gravité de l'animal est déplacé ", soutiennent les protecteurs à buts végétariens.
Il est exact que l'engraissement du canard engendre une modification morphologique par l'accroissement de la taille du foie. Mais cette évolution est du même ordre que celui que subit un mammifère lors de la gestation : si les conditions de logement et d'ambiance sont adaptés, cela ne pose pas de réel problème.
Ensuite, cet état ne dure que très peu de temps, puisque le gavage dure en moyenne de 10 à 15 jours.
Sous la pression des végétariens idéologiques, des propositions ont été faites pour réduire le nombre de jours de gavage. Si cette réduction signifie qu'il faut réaliser le même résultat en moins de temps : elle pourrait entraîner un gavage brutal avec un risque augmenté de trop forcer l'animal. Les conditions de vie des animaux ne seraient alors absolument pas améliorées.

Toute la difficulté consiste à toujours rechercher à améliorer les conditions de vie des animaux en ne dégradant pas les conditions de travail des humains.
L'alternative aux cages individuelles semble se profiler avec la mise en place de parcs mécanisés.

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