Lutte contre l'antibiorésistance
Les résistances bactériennes observée suite à l’utilisation massive des antibiotiques, tant en santé animale qu’en santé humaine, deviennent préoccupantes. Aujourd’hui, certaines bactéries ont développé une multi-résistance aux antibiotiques. Le 18 mars est paru le décret n° 2016-317 relatif à la prescription et à la délivrance des médicaments utilisés en médecine vétérinaire contenant une ou plusieurs substances antibiotiques d'importance critique.
Les textes
• Le décret 2016-317 modifie l’article R.5141-111 régissant les ordonnances vétérinaires et y ajoute les articles R.5141-117 à R.1141-117-3.
• L’arrêté du 18 mars 2016 fixe la liste des substances antibiotiques d'importance critique prévue à l'article L. 5144-1-1 du code de la santé publique et fixant la liste des méthodes de réalisation du test de détermination de la sensibilité des souches bactériennes prévue à l'article R. 5141-117-2 (https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2016/3/18/AGRG1526116A/jo
En résumé
Dans ce cadre, l’Agence nationale de sécurité du médicament a caractérisé les antibiotiques dits « critiques ». Ce sont ceux qui sont particulièrement générateurs de résistances bactériennes ou présentent un intérêt particulier pour les traitements de « dernier recours » d’animaux sains mais soumis à un risque certain ou présentant quelques cas d’une pathologie.
Désormais, les antibiotiques « critiques » ne sont utilisables que dans le cas où une molécule « non critique » n’est pas efficace ou adaptée que ce soit en traitement curatif ou métaphylaxique(1)
Il n’est plus possible de prescrire une molécule « critique » sans examen clinique ou nécropsique(2).
Cette prescription est désormais interdite chez les animaux qui ne présentent aucun signe de maladie en présence de facteur de risque.
Toutefois, la métaphylaxie reste autorisée avec un antibiotique « critique » si le vétérinaire suspecte une maladie présentant un taux élevé de mortalité ou de morbidité, pour laquelle, en l'absence de traitement précoce, une propagation rapide à l'ensemble des animaux est inévitable.
Dans tous les cas, un antibiogramme(3) doit justifier l’utilisation des molécules « critiques » sauf si la localisation, le type d'infection ou l'état général de l'animal ne permettent pas ce prélèvement.
Les résultats des analyses et de l’examen clinique doivent être gardé, par le vétérinaire, à disposition des autorités, pendant 5 ans.
En cas d’urgence, une molécule « critique » peut être prescrite avant le résultat de l’antibiogramme si le vétérinaire suspecte l’inefficacité d’une molécule « non critique ».
Mais, dans les quatre jours qui suivent, le vétérinaire doit adapter le traitement en fonction des résultats de l’antibiogramme et de l’évolution du contexte clinique et épidémiologique et prescrire un antibiotique à spectre étroit et « non critique ».
Prélèvements et antibiogramme ne sont pas exigés si, pour le même élevage et pour des animaux au même stade physiologique, un antibiogramme datant de moins de trois mois peut être présenté.
La prescription ne peut dépasser un mois et ne peut être renouvelé automatiquement. Au-delà de ce délai, un nouvel examen clinique devra être réalisé.
(1) - Application de mesures médicales à un groupe de sujets présumés sains mais soumis à un risque certain, ou comportant déjà quelques cas cliniques d’une maladie.
(2) - Relatif à une autopsie.
(3) - Technique de laboratoire visant à tester la sensibilité d'une souche bactérienne vis-à-vis d'un ou plusieurs antibiotiques.
• Décret n° 2016-317 du 16 mars 2016 relatif à la prescription et à la délivrance des médicaments utilisés en médecine vétérinaire contenant une ou plusieurs substances antibiotiques d'importance critique
• Arrêté du 18 mars 2016 fixant la liste des substances antibiotiques d'importance critique prévue à l'article L. 5144-1-1 du code de la santé publique et fixant la liste des méthodes de réalisation du test de détermination de la sensibilité des souches bactériennes prévue à l'article R. 5141-117-2